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- Généralité sur l'interprétation et la traduction
Le traducteur est la passerelle entre l’auteur d’un texte et son lecteur dans une autre langue. Pour bien assumer ce role, le traducteur doit être capable de bien comprendre ce que l'auteur écrit et de le transmettre pleinement au destinataire. En d'autres termes, le traducteur doit « lire » dans la langue source et « écrire » dans la langue cible. Pour « lire » et « écrire », il y a quatre conditions préalables : la maîtrise linguistique, une large base de connaissances générales et de parfaites compétences de lecture et de rédaction de textes.
La maitrise linguistique
Personne ne peut devenir traducteur sans maîtriser au moins deux langues. La maitrise d’une langue signifie que l’on est capable de l’utiliser comme sa langue maternelle. Par ailleurs, le traducteur doit également bien comprendre les différences entre deux langues (langue maternelle et langue étrangère) dans tous les aspects : vocabulaire, grammaire, structure de la phrase, style d'écriture, car sinon la traduction risque de devenir un texte dans la langue cible mais structuré dans la langue source.
Connaissances générales
La langue est bien plus que du vocabulaire et de la grammaire. Chaque langue est par nature un moyen, pour une communauté humaine, d'exprimer des idées, des pensées, des connaissances, des sentiments...Elle est donc porteuse de valeurs. Par conséquent, le traducteur ne sera pas en mesure de comprendre pleinement le texte qu’il a à traduire sans une connaissance approfondie de l'histoire de la langue, de la culture, du pays et des personnes qui utilisent cette langue. Qui peut bien comprendre le sens de la phrase « Il n'a pas de Têt cette année » en vietnamien s'il ne sait pas ce qu'est le Têt et à quel point le Têt est important pour un Vietnamien? Et si ce n'est pas bien compris, comment la traduction peut etre correcte?
Par ailleurs, les sujets traités dans les documents à traduire sont très diversifiés. Le même jour, un traducteur peut être amené à traduire un document philosophique, un document financier ou un document médical. Sans un minimum de connaissances dans la discipline concernée, le traducteur aura certainement beaucoup de mal à comprendre le texte ainsi qu'à le traduire dans une autre langue.
Stratégies de lecture pour la compréhension du texte
La compréhension d’un texte est le préalable indispensable de sa traduction dans une autre langue. Elle consiste non seulement à saisir les idées du texte (le vouloir dire), mais aussi à décortiquer le sens des mots (le dire) et à reconnaitre le style de l’auteur. Pour y parvenir, le traducteur est amené à appliquer des stratégies de lecture à différents niveaux.
Au niveau des idées d’abord, le traducteur survole le texte afin de dégager le message général ou le fil rouge du texte, en repère les idées principales et secondaires ainsi que les illustrations et exemples. Il réfléchit ensuite à l’information en activant ses connaissances antérieures. Dans ce processus, il fait des déductions et des inférences, tire des conclusions, reconnait les valeurs, distingue les faits des opinions, fait des liens entre le texte et les situations réelles. Bref, un ensemble de démarches intellectuelles pour visualiser le shéma du texte et saisir le vouloir dire de l’auteur. A l’issue de ce travail, le traducteur doit être capable de résumer le texte dans ses propres mots.
Au niveau des mots ensuite, car certains mots et expressions peuvent lui être inconnus, d’autres peuvent en dire plus sur le style de l’auteur. L’exercice consiste pour le traducteur à identifier le sens et la nuance de ces mots et expressions, à l’aide de dictionnaires ou de documents en lien avec le sujet traité dans le texte. Tout cela dans une démarche comparative : le traducteur fait le lien avec les mots dits équivalents dans la langue cible.
Au niveau du style enfin : le traducteur doit reconnaitre la plume de l’auteur. Les figures de style, le ton, le point de vue de l’auteur devraient être identifiés à ce stade.
En conclusion, le traducteur doit éviter la tentation de commencer la traduction des mots et des phrases du texte au fur et à mesure de sa lecture. Celle-ci doit être faite au préable, avec méthodologie, jusqu’à ce que le message de l’auteur dans sa globalité et dans ses détails soit bien compris, sous peine de tomber dans une traduction mot-à-mot peu lisible pour le lecteur.
Rédaction de textes (transmission d’informations)
Le traducteur est trop souvent assimilé à un copieur de texte, la seule différence étant qu’il remplace les mots de l’auteur par leurs équivalences dans une autre langue. Il en est déduit que les règles et les techniques de rédaction ne sont point importantes pour le traducteur.
Or, chaque langue a ses spécificités et le lecteur du traducteur est culturellement différente de celui de l’auteur. D’ailleurs, comme nous l’avons vu précédemment, le travail du traducteur consiste non pas à traduire les mots, mais à transmettre le message de l’auteur. L’auteur part des idées aux mots ; il en est de même pour le traducteur qui réexprime ces idées pour les mots d’une autre langue. D’où il est important pour lui de maitriser toutes les règles et les techniques de rédaction.
Rédiger un texte, ce n’est pas simplement choisir les bons mots et écrire les phrases correctes. Clarté, concision, lisibilité sont les critières à respecter tout au long de la rédaction du texte traduit. Le traducteur doit par ailleurs à tout moment se mettre à la place de son lecteur dont les repères se diffèrent de celles de l’auteur. Tout en restant fidèle au message, il doit savoir adapter le texte à son lecteur pour assurer que ce dernier comprend avec aisance le vouloir dire de l’auteur.
Dans les formations continues organisées par le NCIT, la rédaction de textes fait l’objet d’une grande attention.
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